Défis Foyers à Alimentation Positive du Pays de Langres
Dans le cadre du Projet Alimentaire Territorial du PETR du Pays de Langres, un Défi Foyers à Alimentation Positive est mis en place sur le territoire du Pays de Langres. A travers ce défi piloté par Bio en Grand Est et mis en œuvre par l’association GARE (Groupement d’Acteurs Ruraux en Ecoactivités), il s’agit de démontrer de manière conviviale que l’on peut avoir une alimentation savoureuse, bio et locale, sans augmenter son budget alimentaire.
2 structures du territoire ont choisi de s’engager dans ce défi en réunissant une dizaine de foyers de leur réseau : les associations Régie Rurale et le pôle jeunesse de la CCGL.
Principe du Défi
Le principe du défi est simple : les équipes se regroupent pour relever le défi d’augmenter leur consommation de produits bio locaux tout en conservant un budget constant et en se faisant plaisir ! Il s’agit d’un accompagnement avec au programme : visites de ferme, échanges avec un diététicien-nutritionniste sur l’intérêt des produits bio locaux et leurs apports nutritionnels, cours de cuisine, jardinage, trucs et astuces pour consommer bio et pas cher, conseils anti-gaspillage …

Programme
Une première action au mois de janvier, a été réalisée autour de la thématique des aliments locaux de saison et de qualité.
Les prochaines actions auront lieu le
Samedi 15 février (de 14h à 17h)
à la Salle des Fêtes à Esnoms-au-Val
avec Angie Praom, Derrière le Voile,
seront soulevées un certain nombre de questions comme :
- Comment compenser les protéines animales pour éviter les carences ?
- Le rôle des légumineuses avec un tour du monde des recettes végétariennes traditionnelles,
- Les supers- aliments : graines germées, lacto fermentation, beurres végétaux, légumes feuilles..
- Atelier participatif autour de quelques recettes.
- Partage d'expériences et mise en commun
Samedi 22 mars / 14h-17h (lieu à définir)
Les Délicieux goûters écologiques faits maison (avec Angie Praom)
- Comment faire les goûters pour ses enfants simplement afin d’éviter les additifs, les emballages et trop de sucres ajoutés : Yaourts, crèmes dessert, compotes, barres de céréales, pancakes, cookies…
- Réflexion sur les différents sucres naturels, l’origine du sucre...
- Ateliers participatifs avec remise de recettes, dégustation.
Samedi 1er mars / 9h-12h
Cuisiner les légumineuses (avec Maude , Mauve et Zerbe)
Samedi 31 mai / 14h-17h (lieu à définir)
Les Pique-niques écologiques (avec Angie Praom)
- Comment faire son pique nique de façon simple, créative et sans emballages ?
- Créer un repas équilibré et sain. Mettre en valeur les crudités et les préparations minute de galettes avec les restes...
Quels avantages pour les familles ?
- Bénéficier d’un accompagnement gratuit vers une alimentation savoureuse et équilibrée,
- Connaître les trucs et astuces pour consommer des produits bio locaux tout en maîtrisant son budget
- Faire des rencontres et des échanges conviviaux avec les autres foyers participants
- S’informer sur l’agriculture biologique
- Connaître les lieux d’achats de produits bio dans son quartier/dans sa ville
- Partager des recettes de plats bio locaux de saison peu coûteux
- Visiter des fermes, rencontrer des agriculteurs et agricultrices de son territoire
- Participer à une aventure de groupe.
Si vous souhaitez des éléments complémentaires, n’hésitez pas à consulter le site https://www.foyersaalimentationpositive.fr/presentation-du-defi/presentation-generale-des-defis/
Visite de la ferme des Quatre vents
L'atelier "Produits locaux sains et de saison" proposé par Angie a été suivi par 8 foyers, une belle participation pour ce premier atelier dont l'objectif était de mettre en avant les bienfaits des produits locaux, sains et de saison (dont les produits bio), sur différents volets :
Volet santé :
- la qualité du produit : acheter des produits locaux permet, la plupart du temps, d'identifier les modes de production, les conditions d'élevage, les valeurs portées par les producteurs etc, et donc de pouvoir évaluer la qualité du produit, bien mieux qu'un produit lambda. La qualité du produit, notamment via son mode de production, a un impact évident sur notre santé.
- la fraîcheur du produit : s'il est local, il a très peu voyagé et cela lui donne de bien meilleures chances d'être frais et donc bien plus d'avantages santé (vitamines, qualité nutritive etc...)
- les produits locaux sont issus du terroir et cela garantit (ou en tous cas optimise) une bonne adéquation entre le produit et notre flore intestinale. La capacité de nos organismes à bien les assimiler est un élément non négligeable qui apporte bien-être au quotidien !
Volet économie :
- consommer local permet d'injecter de l'argent dans l'économie locale par la rémunération des producteurs, quel que soit le lieu d'approvisionnement des produits.
- consommer local peut se faire de plein de façons différentes : directement à la ferme, par des dépôts de produits locaux, sur les marchés de producteurs, via des AMAP sur certains territoires, dans les supermarchés... Certains modes d'approvisionnement sont directs, d'autres nécessitent un intermédiaire et peuvent avoir un impact négatif sur la rémunération des producteurs.
Volet social :
- l'approvisionnement en direct (à la ferme, au marché de producteurs, à l'AMAP) est vecteur de lien social, précieux ferment diplomatique et politique ;-)
Après ce tour d'horizon des avantages à consommer des produits locaux, Angie avait préparé un panier de produits locaux avec l'objectif pour nous de :
- évaluer le prix de chacune des composantes du panier > tout le monde a surestimé le prix du panier.. (révélant une croyance que les produits coûtent plus cher ?! :-) )
- proposer des menus à partir des produits du panier, poussant la réflexion de sortir de ce qu'on maîtrise et de toucher du doigt le fait qu'on peut faire beaucoup de choses différentes avec relativement peu.
Enfin, Angie nous a proposé 2 ateliers pratiques :
- la confection de yaourts maison sans lactose et sans yaourtière (mais avec du lait !) : l'astuce est une longue et lente fermentation du lait dans un bocal type le parfait enveloppé dans une écharpe en laine, toute une nuit, permettant la fermentation complète du lait et éliminant donc le lactose (méthode en PJ) ;
- la confection de mayonnaise végétale à base de graines de tournesol germées*, d'huile de tournesol, d'échalotes, d'ail, de persil et autres plantes sauvages. Super bon, simplement sur une tartine de bon pain grillé ou encore avec des oeufs durs, merci Angie !
* graines germées = un cocktail de nutriments très appréciable au coeur de l'hiver. Simple comme bonjour : des graines dans le fond d'un bocal + 2x le volume d'eau + une gaze sur le dessus du bocal. Quelques heures après avoir mis en place cela, renverser l'eau et rincer puis laisser germer 3 à 5 jours en rinçant tous les 2 jours. Une fois germées, conserver les graines au frigo et les utiliser dans des salades, des plats ou bien comme base pour la mayonnaise végétale ci-dessus.
Atelier confection de gaufres sans gluten et sans lactose avec Jérôme, boulanger bio spécialisé sans gluten à Torcenay (le Pain de Jérôme)… et parce qu’on est globalement très gourmands :
confection de pâte à tartiner au chocolat et aux noisettes torréfiées.
Dimanche 19 mars, les foyers se réunissaient à Cohons, dans la salle de convivialité, pour un atelier confection de gaufres sans gluten et sans lactose et préparation de pâte à tartiner au chocolat. L’atelier était animé par Jérôme Freyburger, boulanger spécialisé dans la confection de pains sans gluten à Torcenay et par ailleurs membre de l’association Natur’ailes.
Jérôme est boulanger de métier, il a exercé longtemps en tant que boulanger « classique » puis s’est dirigé pour des raisons de santé vers la boulangerie sans gluten. Le gluten est présent en grande quantité dans la farine de blé et ses propriétés « élastiques » font qu’il est devenu un élément clé dans la boulangerie, la pâtisserie et l’agro-industrie alimentaire de notre ère. Or de nombreuses personnes sont ou sont devenues allergiques au gluten, à des degrés plus ou moins élevés.
Produire une boulangerie sans gluten est-il possible ?
C’est le pari qu’a fait Jérôme en se lançant dans de nombreuses expérimentations boulangères pour aboutir à la fabrication d’un pain « bon », avec de bonnes propriétés de conservation, nutritionnelles et gustatives. Vaste chantier, certainement bien plus compliqué qu’il n’y paraît…De nombreux tests et observations pour trouver les bons assemblages de farines de céréales et de légumineuses et les procédés de fabrication appropriés à ces ingrédients.
Jérôme a gagné son pari et commercialise maintenant une dizaine de sortes de pains, tous sans gluten, sur les marchés locaux d’été et dans des magasins bio de la région.
En plus d’éviter le gluten (au moins de limiter pour certaines farines), les farines de céréales variées (petit épeautre, sarrasin, riz…) et de légumineuses (pois chiches, lentilles, lupin…) apportent des protéines, des minéraux et des vitamines complémentaires favorables à une bonne santé.
Ce dimanche, nous nous retrouvions pour confectionner des gaufres sans gluten donc, et sans lactose, autre élément allergène.
Le goûter était prêt ! Un thé bien chaud pour accompagner les gaufres nappées de chocolat et le tour était joué pour passer un bon moment et échanger entre les 10 personnes présentes (représentant 6 foyers du défi).
Un grand merci à Jérôme pour les explications apportées, les conseils dispensés et la bienveillance à toute situation ! Et merci aux participants pour leur envie de partager, d’échanger, de se nourrir (au sens propre et au figuré) !









Retour échanges avec David Mussy, nutritionniste à Percey-le-Pautel
2 rencontres avec David Mussy ont été organisées, la première a eu lieu le vendredi 3 mars pour l’équipe « FAAP à Langres » (Pôle Jeunesse de la CCGL) et la seconde le mardi 7 mars pour l’équipe « Tous dans le même panier » (Régie Rurale).
L’objectif de ces 2 rencontres était d’échanger sur l’alimentation saine par le prisme de la nutrition. David Mussy nous a d’abord brossé le portrait d’une alimentation « idéale » d’un point de vue nutritionnel puis les participants ont posé des questions pratiques dans la persective de mettre en adéquation cet idéal avec leurs pratiques individuelles. Chaque foyer ayant en effet leurs propres pratiques, liées à leur culture et leurs habitudes, leur composition familiale, leurs contraintes, leurs priorités, bien manger est une question d’adaptation et également d’implication.
Chacun place le cursus là où il peut et là où il veut…
Les 10 règles d’or présentées par David Mussy :
-
Faire soi-même et limiter les aliments ultra-transformés : une règle somme toute assez basique mais impondérable pour manger sain, maîtriser les apports de sucres et de sels et limiter les additifs en tous genres dont la consommation régulière peut entraîner des problèmes de santé.
-
Consommer la moitié de sa nourriture en végétaux : ces végétaux peuvent être consommés sous différentes formes (crus, secs, fermentés ou cuits). La consommation importante de végétaux est favorable aux bonnes bactéries de notre système intestinal et donc de notre santé. Les fibres sont de très bonnes alliées pour une santé de fer !
-
Choisir des aliments à basse densité calorique : l’idée de cette règle est de privilégier les aliments dont le nombre de calories par gramme d’aliment est faible. Ce qui est le cas pour les fruits et les légumes qui apportent beaucoup de minéraux et de vitamines pour peu de calories.
-
Choisir des aliments à index glycémique bas : l’index glycémique correspond à la vitesse à laquelle le sucre contenu dans les aliments passe dans le sang. Plus il circule lentement dans le sang, plus longtemps le sang est alimenté et moins vite le corps ressent le besoin de s’alimenter de nouveau. A titre d’exemple, les céréales complètes et semi-complètes sont des aliments à Index Glycémique Bas (IGB).
-
Choisir une alimentation qui respecte l’équilibre acide-basique : globalement les produits laitiers et protéines animales sont acides et, consommés à l’excès, peuvent impacter certaines onctions de l’organisme. Il est donc bon de les équilibrer avec des aliments dont Ph est plus élevé (aliments « basiques »), comme c’est le cas pour les légumes et les fruits.
-
Choisir des aliments hypotoxiques : ce sont les aliments qui peuvent contenir des pesticides, soient dans leur composition, soit dans leur conditionnement. Le faire soi-même est un bon moyen d’y remédier (mais attention aux cuissons : les cuissons élevées peuvent favoriser une certaine forme de toxicité).
-
Réduire le sodium au profit du potassium : privilégier des sels pauvres en chlorure de sodium et favoriser les sels de potassium. Avec pour conséquence la réduction d’hypertension et de maladies cardio-vasculaires.
-
Choisir des aliments à densité nutritionnelle élevée : les aliments à densité nutritionnelle élevée contiennent de nombreux vitamines et minéraux, les calories apportées sont donc denses, à la différence de certains aliments qui contiennent des calories dites vides (c’est le cas pour les aliments ultra-transformés par exemple)
-
Privilégier des aliments anti-oxydants : cette règle permet de protéger les cellules et les tissus de l’organisme. Les fruits rouges, les noix et les noisettes sont par exemple des aliments anti-oxydants.
-
Equilibrer les graisses alimentaires : les graisses sont issues de produits animaux et de produits végétaux, il s’agit de varier les apports de graisses et de limiter les graisses saturées pour satisfaire aux besoins fondamentaux de l’organisme.
Quelques éléments et astuces issus des questionnements et des échanges :
-
Varier les aliments consommés et se faire plaisir : il n’y pas d’aliments interdits, il faut se faire plaisir !
-
L’importance des fruits et des légumes : ils sont indispensables à la prévention contre les maladies cardio-vasculaires, à l’équilibre intestinal (et donc au système immunitaire) notamment.
-
Plus on consomme des fruits et des légumes de couleurs différentes, plus les apports vitamines et minéraux seront variés (globalement, les couleurs des fruits et légumes correspondent à des types particuliers de vitamines et de minéraux. Consommer du chou rouge ou de l’aubergine apporte des vitamines et des minéraux semblables, c’est rigolo !)
-
L’association légumineuses et céréales est source de protéines et peut ainsi être une alternative aux protéines animales (acidité importante, matières grasses…)
-
Manger de saison permet d’optimiser l’apport de vitamines et de minéraux (et est bien plus intéressant côté gustatif et bien plus respectueux d’un point de vue environnemental)
-
Plus les légumes et fruits restent dans le frigo, plus ils perdent en qualité nutritionnelle
-
Que propose-t-on au goûter pour les enfants ? : un fruit + une tranche de pain (bon pain complet !) + une barre de chocolat (pour la gourmandise) est un goûter d’école idéal… Attention aux gâteaux emballés, barres chocolatées et autres aliments ultra-transformés dont les calories sont bien vides et les index glycémiques très hauts…
-
Privilégier l’huile de tournesol pour la cuisson des aliments